« Démocratiser le droit à la parole » En tant que culture et comportements citoyens : "Esquisse d’une dynamique citoyenne "


« Démocratiser le droit à la parole  »
En tant que culture et comportements citoyens :
"Esquisse d’une dynamique citoyenne "



Œuvrer pour la démocratisation du droit à la parole au sein de la société marocaine, en tant que culture et comportements citoyens, est, pour l’APSYD, un objectif majeur et un enjeu essentiel psychosocial, psychopédagogique et psychoculturel, qui correspond et répond aux besoins essentiels du développement, de l’épanouissement et du bien-être des adolescents et des jeunes, ainsi qu’ à ceux des adultes.


Le  pourquoi de cette démocratisation ?

les résultats de différentes enquêtes et études de terrain, et les ouvrages spécialisés sur les adolescents et les jeunes marocains font apparaître l'urgente nécessité d’ancrer et de promouvoir une vraie culture du droit à la parole, de communication interactive, d’écoute mutuelle et de dialogue avenant et amène entre les adolescents, les jeunes et la société des adultes, en vue d’enrayer  les méfaits des attitudes, des comportements et des relations qui tendent de plus en plus à se caractériser par une sorte d’incompréhension et de distance entre générations ,voire parfois d'indifférence ou d’hostilité.

L’absence,  pour des raisons socio-historiques, d'une socialisation et d’une pédagogie fondées sur les patterns  socio-éducatifs et socioculturels du dialogue et de L’écoute mutuelle, de l'expression et de la parole,  de l'échange et de la participation interactive et avenante, entre les adolescents, les jeunes et les adultes, tendent aujourd'hui à affecter de plus en plus la dynamique et la qualité de la  communication des relations et des rapports entre eux, accentuer les méfaits des représentations et des comportements stéréotypés, et des sentiments d'incompréhension et de malaise chez les uns et les autres. D’où  les enjeux et les apports de la démocratisation du droit à la parole chez les adolescents et les jeunes d'une manière générale, pour parler et discuter d'une manière libre sur les différents thèmes et sujets qui préoccupent et ainsi les faire connaître d’une manière interactive aux adultes.

Les méfaits de la communication unilatérale et autoritaire.

Toute communication unilatérale se caractérisé par l'absence de « feed-back » et donc par l’absence des échanges directs et  interactifs entre les interlocuteurs ou les pratique de monopole de la parole et de la décision sont dominantes.
Il s’agit donc d’une communication autoritaire et fermée, parce qu’elle monopolise le droit à la parole et interdit à la dynamique de la parole et de l’écoute mutuelles de prendre forme et de réguler les relations et les apports interpersonnels et sociaux et ses "contrats" de communication. Ce qui a caractérisé fortement les formes et les styles de la communication sociale et interpersonnelle au sein de la société marocaine traditionnelle. Une société fortement tribale, dans ses tribale dans ses intuitions et son organisation, aux valeurs et aux patterns culturels et socioéducatifs patriarcaux, autoritaires et fortement hiérarchisés dans ses rapports sociaux et ses statuts. Une société traditionnelle génératrice d'un système de socialisation Fortement normatif et de communication fortement autoritaire et "ritualisée" entre générations ce qui a occulté et inhibé les attitudes et les comportements d’initiative et de prise de parole chez les enfants, ainsi que ceux du dialogue, d’échanges interactifs et d’écoute réciproque entre les adultes et les jeunes. D’où ces attitudes dominantes chez les enfants, ainsi que ceux du dialogue, d’échanges  interactifs et d’écoute réciproque entre les adultes et les jeunes. D’où ces attitudes dominantes chez les enfants, les adolescents et les jeunes, d’écoute silencieuse et passive, voire de résignation devant les adultes. Des attitudes et de comportements socialement et culturellement appréciés  par la société traditionnelle fortement conservatrice et conformiste, qui contraint les adolescents et les jeunes à adopter un style de communication passif et d’écoute silencieuse.

C’est dans ce contexte socio-historique et sociaux-organisationnel aux patterns culturels et éducatifs tribaux et patriarcaux, que la Culture,  les attitudes et les comportements de prise de parole, de communication interactive, d’écoute mutuelle et de dialogue participatif et avenant entre les adolescents,  les  jaunes et la société des adultes ont fait défaut au sein de la société marocaine. c'est ainsi que la famille marocaine ne constitue  pas encore ce milieu privilégié avenant et amène, ou les jeunes peuvent prendre la parole et dialoguer d'une manière interactive,  avec confiance et réceptivité réciproque, ni dans les établissements scolaires et universitaires ou les pratique pédagogiques de monopole de la  parole et de la décision par les enseignants sans une dimension et une caractéristique fortement dominante ; et ni dans l'administration et dans l'entreprise ou chez les jeunes fonctionnaires et employés, leurs droits à la parole, aux échanges interactifs, à la négociation, à la prise de décision sont fortement inhibés et occultés. Ainsi, aucun de ces milieux référentiels de la vie sociale, d'identification positive et d’estime de soi n'accorde aux adolescents et  aux  jeunes marocains ce droit à la parole sur les thèmes, les sujets et les problèmes qui les préoccupent et qui les intéressent. Pourtant, les avantages de la prise de parole, de la communication interactive, de la culture et de la pédagogie participative sont reconnus aujourd’hui scientifiquement, pédagogiquement, culturellement et civiquement.
Certains adultes diront que les adolescents et les jeunes ont plutôt tendance  et préfèrent vivre et communiquer d'abord entre eux. Mais à regarder de près ces arguments,  nous allons vite constaté qu'il s'agit plutôt d’une représentation et d’une attitude stéréotypées, réductionnistes et défensives, qui nous placent dans un cercle vicieux de cloisonnement, d'incompréhension et de distance entre générations, d’autant plus qu’un nombre de plus en plus important d’adolescents et de jeunes aujourd'hui ne cachent plus leurs sentiments de n'être pas écoutés par leurs parents, par leurs enseignants et par les adultes d’une manière générale. D’où ces sentiments de solitude qui traversent un certain nombre d'adolescents et de jeunes dans les conséquences psychologiques et psychosocial considérables.A regarder de prés les fondements de la culture et de la communication, du dialogue, de l'écoute et donc du droit à la parole au sein de la société marocaine d'aujourd'hui, nous sommes frappés par l'absence d'une culture et des pratiques de communication ouverte et interactive, de prise de parole et d’écoute mutuelle, et par la dominance d'une culture de communication fermée, unilatérale et des pratiques de monopole de la parole fortement directives voire autoritaires. C’est ainsi qu’au sein de la famille marocaine, le dialogue et la communication sont souvent en sens unique entre les parents et leurs enfants ;  surtout pour les sujets et les thèmes que les parents considérant comme sensibles pour engager les discussions entre eux et leurs enfants. Parfois, les parents sont aussi découragés  d'engager des discussions avec leurs enfants en raison de leurs styles et leurs attitudes fortement tranchés et fermés. Quant aux établissements scolaires et universitaires, Par leur conformisme socio-pédagogique et par leur style de communication et leurs  pratiques fortement directives et autoritaires, ils ne sont pas encore des espaces de parole, de dialogue et de communication interactive. De ce fait,  Ils n’accordent pas encore aux adolescents aux jaunes les possibilités de s'exprimer d'une manière participative et de parler librement des thèmes et des sujets qui est les préoccupant et qui les intéressent. Les arguments de la rationalisation défensive de l'administration de ses établissements et des enseignants ne manquent pas, comme ceux : d’indisciplinarité d’irresponsabilité, d’immaturité des adolescents et des jeunes marocains, etc. ; c’est-à-dire d'un ensemble d'attribution stéréotypées qui démontrent  que nous sommes toujours bloqués par le poids omniprésent du conformisme social et par ses attitudes stéréotypées  et discriminatives.  à savoir celles de la maturité des adultes et de l’immaturité des adolescents et des jeunes.

Les avantages du droit à la parole comme culture et comportements citoyens.

Pourtant, nous savons aujourd'hui que psychologiquement, le désir et la volonté de changement d'entreprendre, d'affirmation de soi, le goûte d'innovation et la créativité son plus fort et plus dynamique chez les adolescents et les jeunes du fait des caractéristiques de leur personnalité, les dimensions et les horizons de leur projet de vie personnel, scolaire, vocationnel, familial, social, Civique etc. Et nous savons aussi que l’implication volontaire des jeunes et la libération de leurs potentialités, de leurs énergies et de leurs projets constitue pour notre société le pari de sa modernisation démocratique.
C’est  avec  cette vision et ces enjeux sociétaux qu’il est impératif de démocratiser le droit à la parole en tant que culture partagée et pratique citoyenne, pour imprégner nos adolescents et nos jeunes des vertus de la démocratie, du dialogue, de l’écoute et de la tolérance. Prendre la parole avec toute liberté, faire entendre ses idées et les plaider devant les autres, mais aussi avoir l’esprit et l’attitude réceptive d’écouter celles des autres avec respect, quelle que soit la dimension des divergences existantes est le propre de la culture et des valeurs démocratiques et citoyennes.
Mais dans une société ou traditionnellement les adolescent et les jeunes ont été amenés à adopter une attitude de communication et d’écoute passive, de se taire et de garder le silence devant les adultes, la démocratisation du droit à la parole et à l’écoute-en tant que culture et comportement- nécessite probablement un apprentissage sociale généralisé avec des programmes-actions de mise à niveau et des espaces et des structures citoyens appropriés capables de mieux ancrer et de promouvoir ce droit à la parole dans sa culture, ses valeurs et ses pratiques au sein de la société marocaine.   


Pr.Abderrahim Emran
Président de L’association Psychologie et Développement 2004


MAROC PSYCHOLOGIE
هل أعجبك الموضوع ؟

Aucun commentaire:

Formulaire de contact

Nom

E-mail *

Message *

موقع علم النفس المغرب للدكتور عبد الرحيم عمران